Archaeological, historical, ethnographic and ethnolinguistic approaches around foreshore dams located in the cove of Milin An Aod (Lampaul-Plouarzel, Finistère). Approches archéologique, historique, ethnographique et ethnolinguistique autour de barrages d'Estran En Fr

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2024

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Estelle Yven et al., « Approches archéologique, historique, ethnographique et ethnolinguistique autour de barrages d'Estran », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.3a6e06...


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Archaeological, historical, ethnographic and ethnolinguistic approaches around foreshore dams located in the cove of Milin An Aod (Lampaul-Plouarzel, Finistère).

Pêcheries et contextes géographiques.Installées dans les eaux peu profondes, les pêcheries ou barrages à poissons correspondent à des pièges dont le principe est d'exploiter un flux hydrodynamique (cours d'eau ou flux de jusant) pour piéger les poissons ou les contraindre à emprunter un passage étroit. Ces outils de pêche passive se retrouvent dans des environnements variés tels que les rivières, les estuaires, les espaces lagunaires, les plaines d'inondation ainsi que les estrans. Ils forment des barrages-filtre selon une terminologie proposée par André-Leroi-Gourhan et sont constitués de deux parties : le barrage formé par des palissades en bois ou de murets en pierre et la zone de piégeage (Leroi-Gourhan, 1973).Le fonctionnement des pêcheries d'estran repose sur le mécanisme des marées et implique une bonne connaissance du milieu marin par le groupe social constructeur. Pour un fonctionnement optimal, les poissons doivent pouvoir entrer dans la zone de piégeage à marée haute et rester coincés à l'intérieur de celle-ci à marée basse quel que soit le coefficient. Ainsi, la base du barrage doit-elle se trouver audessus du niveau de la basse mer lors des plus faibles marées tandis que le sommet doit rester inférieur aux hautes marées de faible coefficient (ou mortes eaux) afin de laisser passer le courant (Daire et Langouët, 2010). Ces caractéristiques permettent d'inclure les pêcheries d'estran dans la catégorie des barrages-filtres.En Bretagne occidentale, plusieurs centaines de barrages-filtre ont été recensées par Marie-Yvane Daire et Loïc Langouët à partir de 2006 lors d'études de terrain ou d'analyses de photographies aériennes (Daire et Langouët, 2008 ; Daire et Langouët, 2010) alors que les archives écrites manquent. La région du littoral nord-finistérien se caractérise en effet par la rareté des documents historiques faisant référence à des barrages à poissons, aucune charte ni acte médiéval ne fournissant de renseignements à ce sujet. Inversement, cette zone littorale possède de remarquables inventaires de la toponymie traditionnelle réalisés à la fin du XX e siècle. Inexistants dans d'autres régions, ces inventaires font état de nombreuses appellations propres aux anciens barrages à poissons même lorsque la fonction précise de ces barrages réduits à l'état de vestiges est oubliée de la mémoire populaire (Pondaven, 1992). Aussi, l'analyse de ces données linguistiques peut-elle compléter la documentation.Dans l'environnement toponymique autour des barrages à poissons, le terme gored 'barrage à poissons' est le plus représenté. On le retrouve par exemple directement dans le toponyme Ar Gored 'le barrage à poissons' (Porspoder) et en composition dans Porz Gored 'le port/la crique au barrage à poissons' (Lampaul-Plouarzel, Ouessant) ou Roh Ar Gored 'la roche du barrage à poissons' (Landeda). Enfin, il se trouve sous des formes plurielles dans Ar C'horejou (Plouguerneau) ou Ar Goredou (Brignogan). Si le terme désigne originellement le dispositif de pêche, son sens n'est plus précisément compris au XX e siècle par les habitants du littoral. C'est peut-être en partie ce qui explique le cas cocasse des traductions erronées. Le terme breton gored, souvent transcrit sous la forme goret par les cartographes, a semble-t-il été victime de cet oubli même si l'ignorance linguistique des officiers doit

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