2017
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Claudine Raynaud, « "Living the Dying Inside": Writing Violence in Toni Morrison's "A Mercy" », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.3aa602...
Définir l’écriture de la violence dans A Mercy (2008) de Toni Morrison signifie concevoir une poétique de l’abandon dans un texte où l’acte de lecture doit suppléer à la défaillance du langage. « Enterrée », la violence est le refoulement au cœur du trauma ; elle a partie liée avec la mémoire. Le texte mime la résurgence d’images traumatiques, leur répétition compulsive pour dire la scission du sujet, lieu de partage entre don et dette sur fond d’esclavage. La scène de violence avec Malaik, enfant trouvé, rejoue l’insupportable de la perte et de l’expulsion, véritable « sortie » du langage. Le rêve de Florens rêve en retour : le réveil au sein du rêve est la scène même du trauma (Caruth). Symboliquement, comme les poupées rituelles des Amérindiens, la fille sans visage se tient alors face aux paroles inaudibles de sa mère. La lecture devient le lieu de la rencontre ratée avec le Réel pour « dire » le trauma et met en acte le lien entre mère et fille.