25 juin 2024
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Thomas Blanchy, « Politique de souveraineté et sociabilité de cour dans la Principauté de Monaco, du Printemps des peuples à la mort d'Albert Ier (1848-1922) », Theses.fr, ID : 10670/1.3aaf64...
En 1848, le Printemps des peuples ébranle la principauté de Monaco. Après avoir fait sécession, Menton et Roquebrune sont intégrées à la France, en 1861, en échange de compensations financières et d'un accès routier. Plus que jamais réduite à un État confetti, mais désormais affranchie de tout protectorat, la Principauté retrouve une réelle indépendance alors même que la tendance est aux unifications nationales. Toutefois, sa viabilité implique une refondation. Celle-ci est d'abord économique et se traduit par l'essor du tourisme d'hiver. Elle est aussi diplomatique, et Monaco, à l'égal de toute puissance classique, s'efforce de s'insérer dans le « concert des nations » en développant des représentations consulaires et diplomatiques et en passant des traités. C'est aussi une refondation institutionnelle portée par la construction d'un appareil d'État, et qui débouche sur l'octroi d'une constitution en 1911. Enfin, c'est une refondation culturelle, dont l'opéra de Monte-Carlo, la participation de Monaco aux Expositions universelles et l'action personnelle du prince Albert Ier dans le domaine des sciences sont les incarnations les plus remarquables. Pour les princes de Monaco, il s'agit d'affirmer une souveraineté fragile puisqu'elle ne repose ni sur la puissance commerciale, ni sur celle des armées. Tout en multipliant les attributs légaux et symboliques du pouvoir, ils développent une sociabilité brillante, ainsi qu'une vie de cour destinée à leur servir de relais et à étancher leur soif de représentation. D'un point de vue personnel, dans ce contexte de mutations, l'enjeu, pour Charles III et Albert Ier, est certes de consolider un régime, mais aussi de tenir un rang.