"Sed uiros non diligit" : a Discourse of ‘Lesbian' Desire in the Devotional Writings of Hildegard von Bingen and Mechthild von Magdeburg (12th-13th century) "Sed uiros non diligit" : un discours du désir 'lesbien' dans les écrits dévotionnels de Hildegard von Bingen et Mechthild von Magdeburg (XIIe et XIIIe siècles) En Fr

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18 décembre 2024

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Hannah Victoria Johnson, « "Sed uiros non diligit" : un discours du désir 'lesbien' dans les écrits dévotionnels de Hildegard von Bingen et Mechthild von Magdeburg (XIIe et XIIIe siècles) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.3b04fe...


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Résumé En Fr

The increasing interest in queer medieval studies makes manifest the academic and popular inclinations to recognise the validity and necessity of reading and understanding ‘queer' desires in the medieval past. In this thesis, I ask if there is some aspect of the medieval source material which is revelatory of experiences at once completely anchored in the historical context and legible as ‘lesbian' from a modern perspective. Specifically, this project will be interested in interrogating whether we can legitimately interpret expressions of desire in texts written by medieval women as a discourse of ‘lesbian' eroticism. As such, I take Hildegard von Bingen's (1098-1179) Symphonia armonie celestium revelationum (Symphony of the Harmony of Celestial Revelations) and Mechthild von Magdeburg's (c. 1208-1282) Ein vliessendes lieht der gotheit (The Flowing Light of the Godhead) as my primary corpus. Hildegard is already frequently viewed as a ‘lesbian' figure in the popular cultural imaginary, while Mechthild is overwhelmingly preoccupied with the pursuit and embrace of minne (‘Lady Love', f.), the feminine manifestation of the divine. Using an interdisciplinary approach in cognitive linguistics and queer theory, I examine the textual articulation of embodiment, orientation, and eroticism both within the nexus of each individual text and as part of a larger literary network. The aim is to bring queer theory - which has created and is still creating a lexicon for analysing lesbian eroticism - into dialogue with the historical and cultural context of the Middle Ages, through an in-depth analysis of the language employed and the linguistic forms created by these mystics, using the analytic frameworks of cognitive linguistics and sensory linguistics. Without denying the spiritual nature of Hildegard and Mechthild's mystical experiences, this project will explore the discourse of erotic feelings in the high Middle Ages. The aim is to observe the creation of such a discourse within a mystical discourse whose primary goal is to speak the unspeakable, make visible the invisible. In effecting lexico-semantic analyses of Hildegard and Mechthild's texts, I argue that the lexical and metaphorical networks employed by the mystics reveal devotional discourse as a place where we might find implicit expressions of medieval ‘lesbian' desire within the sociocultural framework of the twelfth and thirteenth century.

L'absence de visibilité des vies « queer » dans les textes médiévaux est souvent interprétée comme preuve de la non-existence des personnes « queer » au Moyen Âge. Le champ d'études médiévales queer (« queer medieval studies ») n'existe d'ailleurs que depuis les années 80. Ce silence des sources et des études au sujet du « queer » au Moyen Âge incite les chercheurs et chercheuses à examiner plus attentivement les sources. La présente thèse s'intéresse au discours des femmes médiévales, aux émotions et désirs qu'elles exprimaient elles-mêmes au sein de leurs écritures. Plus précisément, ce projet cherche à savoir si nous pouvons légitimement interpréter les expressions du désir que l'on trouve dans les textes écrits par des femmes médiévales comme un discours érotique « lesbien ». À ce titre, le corpus principal de la thèse se compose des « Symphonia armonie celestium revelationum » (Louanges) de Hildegard von Bingen (1098-1179) et « Ein vliessendes lieht der gotheit » (La lumière fluente de la divinité) de Mechthild von Magdeburg (c. 1208-1282). Hildegard est souvent considérée comme une figure « lesbienne » dans l'imaginaire culturel populaire, tandis que Mechthild est omnibulée par la recherche et l'étreinte de la « minne » (« Dame Amour », f.), manifestation féminine de la divinité. Cette thèse soumet à une double approche théorique l'analyse du discours affectif dans les textes dévotionnels : à la théorie queer et à la linguistique cognitive. Le choix d'un dialogue entre ces deux approches, qui peuvent a priori paraître peu compatibles, répond à plusieurs besoins épistémologiques. La théorie queer nous permet d'élargir nos questionnements sur le passé, tandis que la linguistique cognitive nous fournit les outils nécessaires pour accéder au sens et à l'implicite, dans le contexte historique en question. Dans le cadre de cette approche interdisciplinaire, nous examinerons l'articulation textuelle de l'« embodiment », de l'orientation et de l'érotisme dans chacun des textes pris pour lui-même, et en tant que participant à un réseau littéraire plus large. Sans nier la nature spirituelle des expériences mystiques de Hildegard et de Mechthild, cette recherche explore le discours comme véhicule de sentiments érotiques au Moyen Âge central : il s'agit d'observer la création d'un tel discours au sein d'un discours mystique qui a pour but principal de dire l'ineffable et de montrer l'invisible. L'analyse approfondie des réseaux lexicaux et métaphoriques observables dans les textes de Hildegard et de Mechthild permet ainsi de montrer que le discours dévotionnel mystique est bien un lieu d'expression implicite du désir « lesbien » médiéval, dans le cadre socioculturel des XIIe et XIIIe siècles.

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