22 janvier 2015
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Frédéric Meyer, « « Des règles de démocratie au couvent ? Les élections dans la famille franciscaine XVIIe-XVIIIe siècles. L’exemple des Récollets français » in Paolo Cozzo e Franco Motta, a cura di, Regolare la Politica. Norme, liturgie, rappresentazioni del potere fra tardoantico ed età contemporanea, Roma, Viella, 2016, p. 211-229. », HAL-SHS : l'archive ouverte pour les sciences humaines et sociales, ID : 10670/1.3b6609...
Le modèle monastique traditionnel aux XVIIe et XVIIIe siècles n’était pas un ancêtre de la démocratie contemporaine. Il ne promouvait pas l’égalité et il considérait comme normal qu’un tout petit nombre de frères, la sanior pars, décidât pour l’ensemble de la province. Le tirage au sort, issu des Grecs anciens, n’était même plus acceptable au nom de la Providence. Chez les Franciscains récollets, on ne faisait pas de campagne électorale, il n’y avait pas de droit reconnu à la minorité. C’était l’idée que les hommes sont élus par Dieu qui comptait le plus. Là était la vraie différence entre les responsables, qui décidaient de fait d’à peu près tout, et les simples vocaux. L’ordre, très hiérarchisé, était loin de toute idéalisation égalitaire. Cela n’empêcha pas les conflits, qui ponctuent l’histoire de l’ordre et nuisirent à son image unitaire, comme quoi le système n’était pas toujours convainquant pour tous.