Profil épidémiologique et mycologique des levuroses en réanimation au CHU Hassan II de Fès

Résumé En Fr

Over the past decades, the incidence of fungal infections involving yeast-like fungi has significantly increased. The objective of this study is to delineate the epidemiological and etiological profile of all yeast infections occurring in the intensive care unit, diagnosed at the Parasitology-Medical Mycology laboratory of CHU Hassan II in FesMaterials and MethodsThis is a retrospective, descriptive study conducted at the Parasitology-Mycology laboratory from January 2016 to December 2023. It involved 655 samples received from the intensive care units of CHU Hassan II in Fes, including various types of specimens (catheter tips, blood cultures, peritoneal dialysis fluid, etc.). Among these samples, 114 patients were confirmed carriers of a yeast infection following a mycological study (direct examination + culture) of each sample.ResultsOut of the 655 samples analyzed, 114 were confirmed carriers of yeast infections, resulting in a prevalence of 17.4%. The average age of patients was 42 years, and yeast mycotic involvement was more common in women than in men, with a male-to-female ratio of 0.95. Candida sp was the only genus identified, with Candida albicans (46.5%) as the predominant species, followed by Candida glabrata (14.0%) and Candida tropicalis (12.3%). Blood cultures were the most common sampling site (46.5%). In terms of treatment, 58% of patients were put on fluconazole. The outcome was marked by a mortality rate of 62.3%, among which 36 patients were diagnosed with systemic candidiasisDiscussion and ConclusionYeast infections, increasingly prevalent and contributing significantly to morbidity and mortality, pose a major challenge in the management of patients in the intensive care unit. Although Candida albicans is the most frequently identified species in this study and the majority of studies, the emergence of new species continues to lead to a continuous increase in the incidence of non-albicans Candida and other yeasts. Therefore, given their different sensitivities to antifungal agents, their identification remains crucial.

Au fil de ces dernières décennies, l’incidence des infections fongiques, impliquant des champignons levuriformes, a augmenté de façon significative. L’objectif de ce travail est de dégager le profil épidémiologique et étiologique de l’ensemble des infections à levures survenues en milieu de réanimation, et diagnostiquées au laboratoire de parasitologie- mycologie médicale du CHU Hassan II de Fès.Matériel et méthodesil s’agit d’une étude rétrospective et descriptive, menée au laboratoire de parasitologie-mycologie, de janvier 2016 à décembre 2023. Elle a porté sur 655 prélèvements reçus à partir des services de réanimation du CHU Hassan II de Fès, et incluant différents types d’échantillons (cathéter, hémoculture, prélèvement distal protégé, etc.). Parmi ces prélèvements, 114 patients étaient porteurs d’une levurose confirmés par une étude mycologique (examen direct + culture) de chaque prélèvement.Résultatssur les 655 échantillons analysés, 114 étaient porteurs confirmés de levuroses, soit une prévalence de 17,4 %. L’âge moyen des patients était de 42 ans, et l’atteinte mycosique levuriforme était plus souvent notée chez les femmes que chez les hommes avec un sex-ratio H/F = 0,95. Le genre Candida sp était le seul identifié, avec C. albicans (46,5 %) comme espèce majoritaire, suivie de C. glabrata (14,0 %) et de C. tropicalis (12,3 %). Les hémocultures étaient le site de prélèvement le plus courant (46,5 %). En termes de traitement, 58 % des patients ont été mis sous fluconazole. L’évolution a été marquée par un taux de mortalité de 62,3 %, parmi lesquels 36 patients avaient été diagnostiqués avec une candidose systémique.Discussion et conclusionles infections à levures, de plus en plus répandues et contribuant à une augmentation significative de la morbimortalité, constituent un défi majeur dans la prise en charge des patients en réanimation. Bien que C. albicans soit l’espèce la plus fréquemment identifiée dans la présente obsevration ainsi que dans la majorité des études de la littérature, l’émergence de nouvelles espèces entraîne une augmentation continue de l’incidence de Candida non albicans et d’autres levures. Par conséquent, étant donné leurs sensibilités différentes aux agents antifongiques, leur identification demeure primordiale.