2020
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Pascaline Faure, « L'argot médical hospitalier français : mythe ou réalité ? Étude menée auprès de praticiens et d'internes des hôpitaux universitaires parisiens », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.3c7211...
Si, dans la langue courante française, nombre de mots considérés comme injurieux (nain, gros, ou encore mongolien) ont été remplacés par des périphrases (« personne de petite taille » et « personne en surpoids ») ou des termes techniques (trisomique), on prête encore aux médecins l’emploi, lorsqu’ils communiquent entre eux, de mots que d’aucuns pourraient juger offensants pour désigner des patients, des maladies, et des collègues issus d’autres spécialités. Or, s’il existe des travaux sur l’argot hospitalier américain et britannique, aucune étude ne semble avoir été menée de façon systématique sur l’argot hospitalier français. Par conséquent, nous avons mené une enquête auprès de plus de 700 médecins hospitalo-universitaires et internes parisiens entre novembre 2018 et janvier 2019 afin de nous assurer que l’argot médical était encore une réalité dans les hôpitaux français, d’en comprendre l’origine et les fonctions, et d’en mesurer l’état de santé. Elle nous a permis de collecter 142 mots d’argot dont nous dressons une typologie. Nous rappelons que l’argot hospitalier français s’inscrit dans une tradition séculaire et remplit un certain nombre de fonctions essentielles à sa communauté linguistique. Nous indiquons que l’utilisation de l’argot dans les hôpitaux français est sur le déclin et en précisons les raisons.