5 septembre 2012
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Mahaut Ritz, « Reconnaissance et identité. Deux concepts critiques dans la philosophie d'Axel Honneth », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.3do7i4
La Théorie critique, autrement appelée "École de Francfort", née initialement dans les années 60 autour de philosophes comme Theodor W. Adorno et Max Horkheimer, se perpétue aujourd'hui à travers la philosophie d'Axel Honneth, philosophe allemand représentant de sa troisième génération. La Théorie critique a pour but d'analyser les processus de développement sociaux vécus comme manqués ou perturbateurs. Dans sa quête d'une critique des "pathologies sociales", peut-elle faire appel au concept de reconnaissance pour approfondir son analyse ? C'est le choix philosophique que fait Axel Honneth, transformant ainsi la critique sociale en théorie de la reconnaissance. À travers le développement qu'il fait de ce concept, il analyse en effet non seulement les pathologies de la société et la façon dont elles font obstacle aux conditions de la construction et de la réalisation de soi des individus, mais aussi la façon dont elles peuvent être à l'origine de la construction de rapport négatif des individus avec eux-mêmes, appelé autrement "identité négative". La reconnaissance occupe en effet une place essentielle et nécessaire, d'après Axel Honneth, dans les rapports des individus entre eux et des individus avec eux-mêmes. Bien plus, elle joue un rôle dans notre rapport avec le monde extérieur et est à l'origine de la construction de notre connaissance. Les individus se construisent par la reconnaissance ontologique, mais ont également besoin de la reconnaissance pour atteindre une "vie bonne". Les "pathologies sociales" s'expliquent, d'après le philosophe, comme des dénis de reconnaissance ou des formes de méconnaissance. Pourtant le concept de reconnaissance n'est pas tout blanc non plus et lui aussi, transformé en bien instrumental, peut porter atteinte à la réalisation de soi.