2014
Cairn
Richard W. Burkhardt, « La voix du gardien du lion, ou les significations multiples des animaux de la ménagerie du Muséum d'Histoire Naturelle », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.3dupwz
Pendant la Révolution, on considéra le Muséum national d’Histoire Naturelle comme un lieu où l’exposition d’images convenables de la Nature contribuerait à élever la moralité publique. À la nouvelle ménagerie du Muséum, on prétendait que les citoyens apprendraient à se mieux comporter vis-à-vis de leurs semblables s’ils constataient que la nature animale s’améliorait grâce à un traitement bienveillant, à la sociabilité, et à la jouissance d’une liberté relative. Il y avait cependant un gouffre entre la théorie et la pratique. Il était compliqué de mettre en œuvre les scénarios désirés, et difficile de maîtriser les conclusions que le public tirait de ce qu’il voyait. Ici nous mettons l’accent sur les lions de la ménagerie, sur les commentaires variés, parfois contradictoires, dont ils firent l’objet et les entreprises humaines qui en découlèrent. Alors que Lacepède suggérait qu’il serait préférable qu’un jardin zoologique moderne n’ait pas de lions, le public souhaitait voir des lions, le gardien des animaux féroces voulait en montrer, et le gouvernement les exhibait en témoignage de la grandeur de la France et de son rayonnement dans le monde.