Les exclus de l’inclusion. Construire du logement social en temps d’austérité et de mixité (France-Québec)

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2017

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Fabien Desage, « Les exclus de l’inclusion. Construire du logement social en temps d’austérité et de mixité (France-Québec) », Espaces et sociétés, ID : 10670/1.3dxeom


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Depuis une dizaine d’années, en France comme au Québec, la fixation de taux minimum de logements sociaux est devenue l’un des outils privilégiés des pouvoirs publics pour favoriser le développement du parc social. Ces taux sont contraignants en France et incitatifs au Québec mais procèdent de logiques semblables, valorisant la mixité sociale comme objectif d’action publique et insistant sur les « opportunités de développement » que fourniraient les opérations privées, dans un contexte de baisse des financements publics. À partir de terrains réalisés dans deux agglomérations françaises (Nantes et Lille) et une agglomération québécoise (Montréal), il apparaît que l’acceptation du principe d’un « taux minimum de logements sociaux » n’a été concédée par les maires des communes résidentielles et par les promoteurs immobiliers, traditionnels opposants, qu’à la condition implicite d’en restreindre l’accès aux habitants issus de la commune (France) ou aux demandeurs sélectionnés par le réseau coopératif (Québec) ; autrement dit, d’en exclure les populations les plus indésirables et stigmatisées.

Over the past decade, in France and Quebec alike, the fixing of a minimum rate for social housing has become one of the preferred governmental tools for furthering the development of the social housing stock. These rates are binding in France while serving as incentives in Quebec, but they proceed from similar rationales, namely promoting social diversity as a goal of public action and insisting on the “development opportunities” to be provided by private actions in a context of reduced public funding. Field research carried out in two French metropolitan areas (Nantes and Lille) and one in Quebec (Montréal suggests that the principle of a “minimum rate of social housing” has only been accepted by the mayors of residential municipalities and project developers – its traditional opponents – on the implicit condition that access is limited to those already living in the municipality (France) or applicants selected by the cooperative network (Quebec). In other words, that the most undesirable, stigmatised groups are excluded.

Desde hace una década, en Francia y en Quebec, el establecimiento de una tasa mínima de viviendas sociales se ha convertido en una de las herramientas preferidas de los poderes públicos para promover el desarrollo del parque de vivienda social. Estas tasas son vinculantes Francia e incentivadas en Quebec, pero proceden de lógicas similares, ya que ambas valoran la mezcla social como objetivo de la acción pública y hacen hincapié en las “oportunidades de desarrollo” que proporcionarían las operaciones privadas en un contexto de disminución de la financiación pública. A partir datos recogidos en dos aglomeraciones francesas (Nantes y Lille) y una aglomeración de Quebec (Montreal), parece que la aceptación del principio de una “tasa mínima de vivienda social” no ha sido aceptada por los alcaldes de las comunas y los promotores inmobiliarios, rivales tradicionales, sino bajo la condición implícita de restringir el acceso a los habitantes del municipio (Francia) o a los solicitantes seleccionados por la red de cooperación (Quebec); es decir, para excluir a las poblaciones no deseadas y más estigmatizadas.

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