2016
Cairn
Priscilla Claeys, « The Right to Land and Territory: New Human Right and Collective Action Frame », Revue interdisciplinaire d'études juridiques, ID : 10670/1.3f5d43...
La lutte contre l’appropriation de la nature, en particulier la terre, a été l’une des luttes clés du mouvement agraire transnational La Via Campesina (LVC) depuis sa création en 1993. La question de l’accès à la terre est devenue encore plus centrale après la crise alimentaire de 2007-08, dans un contexte de plus en plus marqué par l’accaparement des terres et le changement climatique. Cet article offre un examen critique de l’émergence du « droit à la terre et au territoire », à la fois comme cadre d’action collective déployé par les mouvements paysans transnationaux, et comme nouveau droit humain en droit international. Il explore comment les mouvements agraires ont utilisé le cadre des droits humains pour questionner l’établissement de droits de propriété absolus sur la terre et rétablir des limites politiques à l’accès à la terre. Il défend l’idée que les mouvements paysans défendent un nouveau droit à la terre en combinant les canaux institutionnels et extra-institutionnels, dans le but de renforcer la protection des droits des paysans à la terre (contre et par l’État) mais aussi dans le but d’avancer une conception alternative des droits humains qui corresponde davantage à leurs visions du monde et permette le développement d’initiatives fondées sur la souveraineté alimentaire, y compris en marge de l’État.