2022
Cairn
Kevin Brookes et al., « Confiance et épargne : un bilan de la littérature », Revue d'économie politique, ID : 10670/1.3g0vzu
Cet article rend compte du rôle de plus en plus important que joue la confiance dans l’explication du volume et de la structure de l’épargne des ménages. Il s’articule autour de trois littératures qui s’ignorent : la macroéconomie de l’épargne, l’économie des institutions et l’économie de la confiance. Le concept de confiance est le mieux placé pour unifier ces trois pôles de la littérature sur les déterminants de l’épargne. Elle introduit dans l’explication de la dynamique une dimension éminemment subjective qui peut expliquer, d’une part, pourquoi les tests empiriques ont des résultats plutôt ambigus et confirmer d’autre part qu’en sciences sociales ce ne sont pas les faits objectifs, bruts qui sont importants, mais les faits perçus à travers les croyances des agents. L’article examine la relation théorique entre, d’un côté, la confiance en soi, la confiance dans les autres, la confiance dans les institutions, et de l’autre le comportement d’épargne. L’examen des articles empiriques prenant en compte cette dimension subjective fournit des résultats prometteurs. Les individus confient leur épargne sur la base des représentations qu’ils ont d’eux-mêmes, des autres et des institutions. Plus ils ont confiance, plus ils acceptent d’épargner dans des institutions financières et plus ils acceptent de prendre des risques avec leurs placements. Cet article se conclut par une discussion sur les conséquences que ces résultats ont sur la recherche en science économique et sur la détermination des politiques publiques susceptibles d’augmenter le volume d’épargne et de rendre sa structure plus efficiente. JEL : D14