Frans De Waal, découvreur de l’empathie animale

Résumé Fr En

Des recherches de plus en plus nombreuses montrent l’existence de l’empathie chez les animaux. Des travaux récents ont mis en évidence que des souris qui ont été témoin de la souffrance d’autres souris manifestaient une plus grande sensibilité à leur propre douleur. L’auteur retrace les étapes de ces recherches, dont les résultats se sont heurtés à l’incrédulité de ses collègues, en particulier behaviouristes. L’empathie requiert un engagement émotionnel, mais aussi des capacités cognitives avancées. L’auteur rappelle que chez l’être humain, cette capacité empathique est en place dès le premier jour. Ainsi, l’empathie provient de mécanismes neuronaux à partir desquels l’évolution humaine s’est développée.

A growing amount of research has shed light on the existence of empathy in animals. Recent research has shown that mice which, when confronted with the suffering of other mice, demonstrated a greater level of sensitivity to their own suffering. This paper retraces the different stages in the research hitherto carried out and whose results have been met with disbelief by colleagues in the field, especially behavioural specialists. Empathy requires not only emotional commitment, but also a high level of cognitive ability. The author reminds us that in human beings, the capacity for empathy is in place from the very first day of life. Empathy stems, then, from the neuronal mechanisms on which human evolution is founded.