Vieillir : les paradoxes de l'abdication

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Réfléchir à la manière dont certains de nos contemporains terminent leur vie ne peut se faire sans s’arrêter un peu sur ce qui se passe chez celui qui « abdique. » Cette abdication n’est-elle que renoncement ? Comment comprendre sa valeur ? L’homme a-t-il le droit d’abdiquer ? Comme si, au sommet de sa vie, la seule manière d’atteindre l’absolu était de renoncer au pouvoir sur tout, sur sa vie, même. Paradoxe de l’abdication : le choix contraint est-il encore un choix ? Est-il possible de choisir quand on n’a pas le choix ? Il s’agit donc de renoncer, de se démettre et de s’en remettre, de choisir de ne plus choisir. J’ai donc besoin, le temps venu, pour « abdiquer, » pour m’en remettre, d’un bain de bienveillance qui permet cette abdication. Celui qui abdique lâche prise. Ce n’est pas lâche de lâcher prise... C’est affaire de temps et de démarche intime. La vieillesse peut conduire à abdiquer, à renoncer à tout enjeu de pouvoir, même pour soi-même. Que reste-t-il alors ? Qui le sait ? L’Homme, l’espérance, peut-être...

AGEING : THE ABDICATION PARADOX Reflecting on the way in which some of our contemporaries end their lives cannot be done without stopping to wonder what happens in the mind of those who “abdicate”. Is their abdication mere renouncement ? How to understand it’s meaning ? Does a person have the right to abdicate ? As if, at life’s summit, the only way to attain the absolute were to renounce one’s power over everything, on one’s very life. The paradox of abdication : is constrained choice still a choice ? Is it possible to choose when one has no choice ? So, one gives up, one removes oneself and hands oneself over, one chooses to no longer choose. When the time comes, in order to abdicate, to hand myself over, I therefore need to bathe in goodwill, which will enable abdication. Someone who abdicates lets go. It isn’t cowardly to let go... It is a question of time and a personal process. Old age can lead to abdication, to give up all power, even over oneself. What then remains ? Who knows ? Humankind, hope, perhaps...