2008
Cairn
Monique Aumage, « Conjurer le Mal ? Phobie d'impulsion et perversion psychique : Tuer ? », Imaginaire & Inconscient, ID : 10670/1.3i6hls
Que faire devant les pulsions destructrices dont les manifestations peuvent, entre autres, aller de la phobie d’impulsion à la perversion psychique? Les phobies d’impulsion plus accessibles à l’élaboration donc aux psychothérapies (comme dans deux exemples cités) peuvent nous éclairer sur la psychogenèse de certaines perversions. Les pulsions perverses sont en général partielles dans le cadre de personnalités multiples. L’approche thérapeutique peut parfois se faire par le biais d’autres décompensations. Dans la perversion psychique, l’autre est vécu comme dangereux, à éliminer. Il faut tuer l’autre pour exister. La haine et l’envie sont les sentiments dominants de la sensibilité perverse. Le pervers ne peut appréhender l’autre dans son altérité. Aveugle à lui-même, il génère l’interdit de penser et vit dans l’illusion de l’immunité conflictuelle. Tous ces traits de caractère le précipitent dans des situations dramatiques, qui le conduisent à consulter: on le retrouve souvent convoqué dans des thérapies familiales accompagnant le patient désigné. De toutes façons, devant l’attaque perverse, seule l’énonciation de la loi peut restituer la capacité de penser et, dans certains cas favorables, des psychothérapies sont possibles, favorisées par des approches non verbales suivies de thérapies par l’image qui sont plus proches de l’affect.