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Gustavo Pastor, « Les 20 ans de l’autogolpe de Fujimori : la montée du « fujimorisme » », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.3k71a7
L’autogolpe (coup d’État civil) du 5 avril 1992 constitue sans doute l’un des événements politiques les plus importants de l’histoire contemporaine péruvienne. En effet, les mesures prises par le président Fujimori au cours des deux premières années de son mandat (1990-2000) auront des conséquences permanentes sur les structures économiques et politiques du pays. [...]Le système politique péruvien semblait désigner tout naturellement le candidat du Front démocratique (Frente Democrático, FREDEMO), Mario Vargas Llosa, comme le successeur du président Alan Garcia. Le prestigieux écrivain avait en effet obtenu le soutien de toute la classe dirigeante péruvienne (cadres politiques, groupes économiques, médias, Église, etc.). Face à un système de partis politiques fortement délégitimé, un petit parti politique va émerger, Cambio 90, soutenant la candidature d’un universitaire d’origine japonaise, Alberto Fujimori, qui était jusque-là totalement inconnu de la classe politique péruvienne. Son image d’homme proche du peuple et son message – « honnêteté, technologie et travail » – vont toutefois marquer profondément l’inconscient des électeurs péruviens qui le porteront à la présidence de la République en seulement quelques semaines.