Négoce et enrichissement individuel à Tunis du XVIIe siècle au début du XIXe siècle

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2003

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Sadok Boubaker, « Négoce et enrichissement individuel à Tunis du XVIIe siècle au début du XIXe siècle », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.3l9c5m


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Sadok BOUBAKER Négoce et enrichissement individuel à Tunis du XVIIesiècle au début du XIXe. Cette recherche cherche à mieux connaître le «milieu marchand» tunisien à l’époque ottomane, en analysant les modes d’enrichissement et les mécanismes de leur reproduction dans le cadre de ce groupe. Dans un premier temps, nous avons voulu dépasser l’anonymat que font peser les expressions telles que «familles de marchands» ou «milieu marchand»,sur les individus qui les composent.À cet effet,nous avons dressé toute une série de profils de négociants, suivi leurs activités et leurs destins. Marchands ordinaires omniprésents, islamisés d’origine européenne plus fréquents au XVIIe siècle, en passant par les mamelouks plus visibles après 1750, ainsi que par les marchands fermiers: à travers eux, les mondes de la marchandise à Tunis appa~raissent nombreux, multiples et dynamiques. Dans un deuxième temps, nous nous sommes interrogés sur les activités qui peu~vent engendrer l’enrichissement des mar~chands, ainsi que sur les procédés utilisés pour préserver leurs fortunes. Le commerce extérieur, les monopoles qui lui sont liés et le crédit commercial nous paraissent constituer les secteurs les plus créateurs d’argent. Par ailleurs, la fortune marchande ne semble pas forcément menacée par l’État,quand elle n’est pas acquise par le biais de privilèges reçus de cette même institution. Pour se prémunir contre les risques éventuels d’actions arbi~traires, les marchands mettent à profit l’insti~tution du habous,les investissements «refuge» et les alliances matrimoniales. Ainsi, l’absence ou l’existence d’une bourgeoisie marchande n’est ni dépendante de l’État ni forcement en rupture avec lui. L’initiative individuelle demeure l’élément clef de la fortune marchande. La situation tuni~sienne ne nous semble pas unique dans le monde ottoman.

The purpose of this research is to esta~blish a better knowledge of the Merchant community in Tunis during the Ottoman rule and to analyse the ways of getting rich as well as their replication mechanisms within this social group. As a first step, we tried to go beyond the anonymous approach that expressions such as «Merchant families» or «Merchant commu~nity» may initially suggest.We have, therefore, set up a series of merchants’profiles and traced their activities and destinies. From the omni~present ordinary merchants to Islamised mer~chants from European origin (more frequently encountered in the XVII century), to the mamelouks (more visible after 1750); as well as the merchant farmers, the merchant world appears numerous, multiple and dynamic. As a second step, we have tried to iden~tify the activities leading to the enrichment of certain merchants, as well as the procedures used to preserve their wealth. Foreign trade, and related monopolies as well as commercial credit appear to be the most yielding areas in making money. Furthermore, it would be noted that merchants’wealth, if not acquired through privileges granted by the State, was not necessarily threatened by the latter. In order to avoid incurring the risk of such arbi~trary actions merchants resorted to the habous institution, secure investments and matrimonial alliances. Thus,the existence or absence of a mer~chant bourgeoisie is neither dependent on the State nor necessarily autonomous from it.Self initiative remains the key element to the mer~chants’wealth. The Tunisian case does not seem to be unique in the Ottoman world.

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