18 juin 2019
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Juliette Duval, « Universalisme et intersectionnalité : les femmes noires au sein des mouvements féministes et antiracistes des années 1960 et 1970 aux États-Unis », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.3ns21m
L’invisibilisation et la marginalisation des femmes africaines-américaines au sein des mouvements féministes et antiracistes des années 1960 et 1970 découlent de leur identité multiple et de l’absence de prise en compte de l’intersectionnalité. Leur appartenance simultanée à deux groupes minoritaires et les oppressions particulières qui en résultaient contrastaient avec l’approche universaliste prônée par les deux mouvements. Les militants antiracistes et féministes luttèrent contre des normes prétendument universelles dans l’ensemble de la société mais, considérant que tous les membres de leur catégorie subissaient le sexisme ou le racisme de la même manière, recréèrent un universalisme similaire au sein de leur propre groupe. Les oppressions intersectionnelles étaient ainsi négligées afin de se concentrer sur les similitudes intragroupes plutôt que sur les différences, excluant ainsi parfois les femmes noires. Toutefois, par souci d’efficacité et de réussite, l’universalisme est important pour les mouvements sociaux afin d’établir une base et un but communs : l’intersectionnalité pourrait alors être envisagée comme un cadre et une méthode heuristique, permettant d’embrasser les différences dans l’unité.