Les structures à organisation de type domestique, espaces de travail manuel : utilisation et conséquences

Fiche du document

Date

11 octobre 2023

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Eléonore Favier, « Les structures à organisation de type domestique, espaces de travail manuel : utilisation et conséquences », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.3pos8v


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Lors de la découverte de maisons au cours de fouilles archéologiques, l’identification des bâtiments a longtemps été faite en se basant notamment sur le traité bien connu de Vitruve, De architectura. Le recours trop régulier et surtout exclusif à ce texte a occulté l’importance de la notion d’assemblage dans l’identification de la fonction des bâtiments. Le matériel était, en effet, souvent dissocié de son contexte et était ensuite étudié en série au sein de catalogues. L’association systématique entre le matériel et les espaces à l’intérieur desquels ce dernier a été découvert est assez récent mais a permis de confirmer que l’architecture ne dit pas tout et n’est pas suffisante dans l’identification de la fonction d’un bâtiment. Ainsi, certaines structures ont été identifiées architecturalement parlant par leur plan comme des maisons alors même qu’elles n'avaient pas forcément de fonction d’habitation, ou pas uniquement, et qu’elles avaient une autre fonction ou étaient plurifonctionnelles. Je me propose dans cette communication de définir ce que j’appelle une structure à organisation de type domestique, comment elle pouvait s’organiser dans le cadre du travail et ce que son étude nous apporte dans notre compréhension des cités et de leur rapport à la production. Il conviendra d’abord de définir les structures à organisation de type domestiques qui présentent un plan canonique de maison sans pour autant en avoir forcément la fonction. Retirer ce présupposé de l’étude permet d’avoir une nouvelle approche, de renouveler les questionnements et les résultats. C’est après avoir détaillé les composantes de ces espaces que nous pourrons examiner le travail qui s’y déroulait et ses caractéristiques. Un retour aux données de terrain nous permet à la fois d’estimer quelle proportion d’ateliers s’installent dans les structures à organisation de type domestique et comment le travail s’organisait à l’intérieur de ces dernières. La surface disponible dans ces bâtiments offre une organisation différente de celle que l’on peut par exemple observer dans les pièces polyvalentes qui se multiplient au bord des places et des grandes rues des villes d’époque hellénistique. Dans une perspective d’histoire du travail et d’histoire sociale, le choix pour les travailleurs d’investir ces bâtiments est représentatif de leur situation par rapport à la cité et de la stratégie adoptée par cette dernière en matière d’économie productive. Leur répartition au sein de la ville implique la présence de travail manuel dans tout l’espace urbain tandis que l’occupation de ces structures est le témoignage de l’absence de prévision de la part des autorités lors de la construction ou de la reconstruction de villes. Aucun espace n’est prévu pour accueillir la production et, plus généralement, cela nous invite à nous questionner sur l’implication de la cité dans les activités de production : le rapport entre ces dernières et les institutions dirigeantes passe au révélateur des vestiges matérielles et de l’archéologie.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en