2001
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
François Devenne, « Chronique d’une mort annoncée : lorsque l'agro-foresterie du Kilimandjaro s’intègre à l’économie commerciale », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.3qao74
L’agroforesterie est l’un des traits de l’agriculture intensive des Chagga du Kilimandjaro (Tanzanie). Elle présente aujourd’hui des situations variées et contrastées sur le pourtour du volcan. Les Chagga organisent leur agriculture autour de la bananeraie sous l’ombre de laquelle pousse le caféier. Le système agroforestier le plus élaboré associe 50 espèces différentes d’arbres dans la bananeraie et un peu moins sur les haies qui entourent la parcelle. En revanche, on ne comptabilise qu’une dizaine d’espèces arborées dans les exploitations où l'agroforesterie est dégradée. La gestion du couvert arboré dans la ceinture café-banane (1 100-1 800 m d’altitude), où l’habitat chagga est dispersé, a évolué différemment sur chaque planèze au cours du XXe siècle sous l’effet de l’économie monétaire. La vulgarisation agricole a mis l’accent sur la productivité du caféier sous soleil. L’ombrage agroforestier est apparu néfaste à la caféiculture. Les paysans ont donc coupé de nombreux arbres afin d’augmenter l’ensoleillement. Par ailleurs la recherche de gains financiers sous l’effet de la monétarisation de l’économie a incité les paysans à couper et vendre des arbres parfois centenaires. Enfin l’accroissement démographique exerce une forte pression sur le couvert arboré. Notre communication fera le point sur les différentes évolutions agroforestières et tentera d’en cerner les raisons précises.