28 novembre 2016
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Kseniia Ermoshina, « Au code, citoyens : mise en technologies des problèmes publics », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.3rk3c5
La thèse étudie les applications dites citoyennes pour mobiles et web qui sont développées en réponse aux problèmes publics variés et basées sur le principe de crowdsourcing. Elle s’intéresse à la fois à la conception de ces dispositifs, à leurs usages et aux façons dont ces outils transforment la communication des citoyens entre eux, et avec les pouvoirs publics. Elle explore les nouveaux formats d’innovation, comme les hackathons civiques, et interroge l’usage du code informatique en tant que nouvel instrument d’action collective.La thèse mobilise une méthodologie qui puise dans les répertoires des STS, de la sociologie des problèmes publics, de la science politique, des sciences de l’information et communication. Appuyée sur l’étude d'applications citoyennes en France et en Russie, elle pose différentes questions : comment traduit-on les problèmes publics en code informatique ; qu’est-ce que ces applications font et font faire ?; comment transforment-elles la participation citoyenne ?La recherche montre que les interfaces des applications façonnent et standardisent la participation en se basant sur les documents de référence : les lois, les réglementations normatives et techniques. Cependant, la standardisation a ses limites : se focalisant sur les moments de faille et des épreuves, telles que les tests, les mises à jour, le débogage des applications, l’enquête rend visibles les détournements et les bricolages mis en place par les usagers qui dépassent le cadrage par les interfaces et participent à la fois à la réécriture des applications et à la redéfinition des problèmes publics.La comparaison entre applications développées par les administrations publiques et projets portés par la société civile permet de distinguer deux façons de communiquer : les chaînes courtes et les chaînes longues. Sans les opposer, la thèse se place dans « l’entre-deux » et analyser les articulations, les agencements de ces réseaux socio-techniques.