23 juin 2021
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Stéphane Paroux, « L’entrée dans les apprentissages des élèves allophones non scolarisés antérieurement », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.3sirpj
Les enfants allophones non scolarisés antérieurement, qui arrivent en France après l’âge de 8 ans, sont peu nombreux mais leur prise en charge scolaire constitue un défi : comment leur apprendre à lire, écrire, compter, maitriser le français, pour qu’ils puissent rejoindre un cursus ordinaire avec les élèves francophones ? Le moment de l’arrivée à l’école est crucial : ont-ils envie, peur d’aller à l’école ?L’entrée dans les apprentissages de ces élèves met en jeu plusieurs éléments durant les premières semaines : les représentations, l’affectivité, l’histoire personnelle de chaque élève et le rôle de la langue française au début des apprentissages.En nous basant sur le cas de deux écoliers scolarisés dans une école spécifique, incluse dans un centre d’hébergement d’urgence, des données ont été recueillies lors d’entretiens avec les enfants et leur entourage : parents, professeurs, travailleurs sociaux. Des observations de classe, pendant un atelier audio-visuel, ont étayé ce recueil.Après leur analyse, il apparait que les représentations se sont construites sur des informations transmises par des personnes proches, affectivement liées à eux. Leurs ressentis se développent à partir de cette affectivité, élément central dans leur découverte de l’univers scolaire. Les émotions qui les traversent varient selon la qualité de leurs relations interpersonnelles, surtout avec leurs pairs. D’autre part, l’entrée dans les apprentissages s’inscrit dans leur histoire personnelle, sans rupture du moment où ils trouvent leur place en classe et peut accompagner une part de résilience. Dans le cadre d’une classe destinée aux élèves allophones, la maitrise de la langue française n’accélère pas obligatoirement les apprentissages au cours des premières semaines.