2024
Cairn
Robyn Eckersley, « La démocratie à l’ère de l’Anthropocène », La Pensée écologique, ID : 10670/1.3svsdo
L’idée que les humains sont maintenant la nouvelle force capable de façonner la Terre s’accompagne de divers arguments en faveur d’un exceptionnalisme environnemental, allant de la géoingénierie à l’autoritarisme écologique. Selon ce dernier point de vue, des concessions devraient être faites à l’égard de la démocratie si nous désirons respecter les limites planétaires et accélérer la transition écologique. D’autre part, ceux qui rejettent cette position ont eux aussi peu de foi en la capacité des démocraties libérales, du multilatéralisme environnemental ou des nouvelles propositions de « gouvernance du système Terre » à conduire une transition écologique. De manière plus générale, le caractère transnational et intertemporel du changement climatique, ainsi que d’autres problèmes écologiques globaux, constitue un défi fondamental à l’idée de démocratie basée sur un demos fixe et un territoire défini. Cet article revient à la fois sur la défense et sur la critique de la démocratie à l’âge de l’Anthropocène, puis montre comment le paradoxe qui se niche au cœur de la démocratie, celui des limites du demos, peut être exploité pour servir des communautés plus étendues dans l’espace et dans le temps.