« Kò s'ówó » : il n'y a pas d'argent !

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2012

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Jane Guyer et al., « « Kò s'ówó » : il n'y a pas d'argent ! », Politique africaine, ID : 10670/1.3ulifc


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Résumé Fr Es

L’article explore les termes dans lesquels les citoyens comprennent la macroéconomie. À partir d’une recherche de terrain réalisée dans une petite ville de l’ouest du Nigeria, je suggère que l’offre d’argent est l’une des fonctions macro-économiques qui affecte le plus clairement l’économie monétaire indispensable aux moyens de subsistance de la population. Cette dernière a quelques intuitions sur cette offre mais elle considère que l’argent provient en premier lieu du gouvernement et a conscience que l’élite politique contrôle des sommes importantes d’argent, qui ne circulent pas, mais qui témoignent de sa richesse. Localement, la fluctuation annuelle de la masse monétaire est considérée comme normale, les institutions locales de paiement différé et la rotation de crédit tempèrent les fluctuations habituelles. L’éthique encourage l’usage plutôt que la thésaurisation de l’argent. Prises ensemble, les pratiques locales peuvent maintenir une vitesse de circulation monétaire élevée, bien qu’il y ait aussi des périodes de la vie personnelle ou collective au cours desquelles kos’ ówó, « il n’y a pas d’argent ». La sensibilisation à ces forces macroéconomiques qui déterminent la masse monétaire en circulation est devenue aigue pendant une grève en 2010. Celle-ci est attribuée à l’intransigeance politique du gouverneur de l’État, qui a provoqué la perte des salaires mensuels de plus de 600 enseignants entrainant une situation de kos’ ówó. L’article décrit plusieurs effets, y compris la perte d’une source majeure de rentrée régulière d’argent dans l’économie locale et les difficultés pour les établissements locaux de prêt, étant donné que les salariés et autres fonctionnaires garantissent ces prêts. Je conclus cet article avec des observations sur l’étude comparative d’une « théorie quantitative populaire de la monnaie » dans les économies à devises faibles.

« Kò s’ówó » : there is no moneyThe paper explores the terms under which citizens understand the macro-economy. Based on field research in a small town in Western Nigeria, I suggest the money supply as the macro function most clearly affecting the cash economy through which the people’s livelihoods are made. They have few direct insights, but they do see money as deriving ultimately from government, and are aware that the political elite controls large sums, held out of circulation, as wealth. Locally, annual fluctuation in the money supply is considered normal ; local institutions of deferred payment and rotating credit mediate normal fluctuations ; and ethics encourages deployment rather than hoarding of money. Taken together, local practices can keep high the velocity of circulation, although there are also periods of collective and personal life when kos’ówó : “there’s no money”. Awareness of the macro-forces determining the money supply came into sharp focus duringa strike in 2010, attributed to the state governor’s political intransigence, when there was a general condition of kos’ówó due to the loss of the monthly salaries of over 600 teachers. The paper describes several effects, including the loss of a major source of regular cash inflow into the local economy, and difficulties for local loan institutions, since salary-earners fulfilled roles as guarantors and other functionaries within that system. I conclude with observations on the comparative study ofa “people’s quantity theory of money” in the soft currency economies of the world.

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