26 septembre 2022
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Mélanie Droual, « L’animation au service du folklore ? Les imaginaires folkloriques au prisme de la figuration graphique dans trois films d’animation de Tomm Moore. The Secret of Kells (2009), Song of the Sea (2014) et Wolfwalkers (2020) », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.3wb603
Brendan et le Secret de Kells ( The Secret of Kells, 2009), Le Chant de la mer ( Song of the Sea, 2014) et Le Peuple Loup ( Wolfwalkers, 2020) de Tomm Moore présentent la particularité d'être — avec Parvana, une enfance en Afghanistan (The Breadwinner, 2017) de Nora Twomey, co-réalisatrice de The Secret of Kells et produits, comme les trois précédents, par les studios Cartoon Saloon — les seuls films irlandais nommés aux Oscars dans la catégorie « meilleur film d'animation ». Les films frappent d'abord par leur audace graphique, saluée par la critique. Usant des spirales, des cercles et des triskells en guise d'ornement, ils sont chargés de magnifier le décor et témoignent de l'attention attachée à l'aspect formel des films. Peut-on pour autant se limit à leur dimension celtique, presque trop évidente ? Il convient sans doute de dépasser le prisme identitaire afin de les envisager au-delà de leur irlandité, en interrogeant justement celle-ci à travers l'animation. Car Tomm Moore emprunte au patrimoine irlandais pour créer un univers et une esthétique originaux en s'inspirant de formes issues d'un art archaïque, s'inscrivant dans une longue tradition. Nous tenterons ainsi de comprendre pourquoi l'esthétique des films, du graphisme à la musique, attise tant l'intérêt des critiques, qui lui prêtent volontiers un caractère « inspiré » ou « enchanteur ». Nous aborderons aussi les questions d'ordre anthropologique que soulève le cinéma d'animation, qui ne peuvent être qu'encore plus prégnantes lorsqu'il se joint au folklore.