2023
Cairn
Thomas Bourlet, « Papillomavirus : quel impact sur la procréation ? », Médecine de la Reproduction, ID : 10670/1.3x5ejh
Les papillomavirus humains (HPV) sont responsables de la majorité des infections transmises par voie sexuelle. Certains d’entre eux, à haut risque oncogène, sont à l’origine de cancers au niveau ORL et de la sphère génitale. La prévalence des HPV dans le sperme varie en fonction des études et des populations étudiées. Elle est toutefois plus élevée dans le liquide séminal d’hommes souffrant d’infertilité idiopathique que dans la population générale. De plus, plusieurs études montrant la capacité des particules virales (i) à adhérer à la surface des spermatozoïdes, (ii) à favoriser la fragmentation de l’ADN cellulaire et (iii) à interférer négativement sur le développement précoce embryonnaire suggèrent que ce virus pourrait avoir un effet délétère sur la fertilité et les paramètres de la procréation (naturelle et/ou médicalement assistée). La question de sa recherche dans un bilan d’infertilité et de sa prise en compte en assistance médicale à la procréation (AMP) se pose donc légitimement. L’objectif de cette revue est de présenter les données actuelles sur le rôle potentiel de HPV dans l’infertilité et la reproduction, et de discuter l’opportunité d’un dépistage ciblé ou généralisé de ce virus dans le cadre de l’AMP ainsi que de la place de la vaccination anti-HPV dans ce contexte.