2022
Cairn
François Jost, « Quelles éthiques pour la télévision ? Dignité humaine et préjudices », Télévision, ID : 10670/1.3xehxi
Ce texte pose au départ la pluralité des éthiques possibles et se fixe comme objectif de débusquer celles qui sont mobilisées, implicitement le plus souvent, aussi bien par les institutions de régulation, les codes de déontologie que par les téléspectateurs. Une première distinction est opérée entre éthique et déontologie. Si celle-ci dicte des devoirs professionnels, elle n’épuise pas le champ de l’interrogation morale, délaissant notamment les problèmes posés par l’éditorialisation des informations. Dans un deuxième temps est examiné, à partir de quelques décisions du CSA, ce qui, pour cette institution, constitue une faute morale. La dignité humaine y joue un rôle majeur balayant la question du consentement qui, comme le note Ruwen Ogien, est pourtant à la base de la plupart des éthiques. Poursuivant dans le sillage du philosophe, François Jost s’interroge sur la notion d’offense qui revient constamment dans l’actualité et la différencie de celle de préjudice. Ces réflexions s’appuient sur l’analyse de cas de divertissements condamnés moralement par l’institution de régulation. Que devient le principe de non-nuisance quand on l’exporte du terrain des divertissements à celui de l’information ? Le texte répond à cette dernière question en traçant les contours d’une éthique du regard qui prenne en compte, plus qu’aujourd’hui, celui ou celle qui est visé par l’objectif, le spectrum, (Barthes), tandis qu’il passe de vie à trépas. Comme le travelling selon Rivette, cette représentation de la mort est « une affaire de morale ».