21 décembre 2023
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Flavie Fouchard et al., « L’émancipation de Colette Willy vue par Antonio de Hoyos y Vinent », Sextant, ID : 10670/1.3xtbsx
En 1910, au début de sa carrière littéraire, le marquis de Hoyos y Vinent choisit de traduire six textes brefs des Vrilles de la Vigne (1908) de Colette Willy pour l’hebdomadaire El Cuento Semanal. Le recueil qui permet à Colette de poursuivre son émancipation de Willy est alors encore inédit en Espagne où l’auteure est pourtant connue, grâce à son mari, aux Claudine, à ses activités de mime et d’actrice ainsi qu’au scandale du Moulin Rouge. Elle incarne, à Paris comme à Madrid, la « Femme moderne » par excellence à un moment où Hoyos y Vinent décide d’incarner le rôle de l’écrivain dandy, à l’homosexualité ouvertement vécue. C’est sa première traduction - il n’en réalisera par ailleurs que trois et fait donc œuvre de « traducteur occasionnel », ce qui nous amène à nous interroger sur la place de cette traduction au sein de sa production. Nous proposons l’hypothèse qu’elle lui permet de revendiquer une posture dissidente sur la scène littéraire, sociale et sexuelle contemporaine grâce à la célébrité de Colette Willy. Pour tenter de le démontrer, nous inscrivons les débuts d’Hoyos y Vinent dans son contexte littéraire ; nous nous penchons ensuite sur la présence médiatique de Colette en Espagne à l’époque de la traduction. Ainsi, nous comparons les trajectoires des deux auteurs et pouvons mettre la traduction et ses paratextes en perspective.