The "big farming" integration to a territorialized food policy.: An overview on Sud-Artois territory (Pas-de-Calais, France). L'insertion de la grande exploitation dans un Projet Alimentaire Territorial.: Un aperçu du territoire du Sud-Artois (Pas-de-Calais, France). En Fr

Résumé Fr

Les Projets Alimentaires Territoriaux sont aujourd’hui au coeur des politiques de transition agri-alimentaire en France. De nombreux territoires se saisissent de cet outil, et si aujourd’hui leur profil se diversifie, les porteurs de PAT sont principalement des acteurs des espaces urbains et périurbains (Billion, 2017). Ce travail de recherche-action, mené dans le cadre d’une thèse CIFRE au sein de la Communauté de communes du Sud-Artois (Pas-de-Calais, France), vise à étudier les dynamiques de transition agricole et alimentaire du point de vue, peu exploré, d’un territoire rural des agricultures « ordinaires », celles de la grande exploitation (Journées rurales 2018), des cultures sous contrat et des entreprises agricoles. Le Sud-Artois est ici mobilisé comme espace-laboratoire des politiques de transition agri-alimentaire, parce qu’il est le théâtre d’un Projet Alimentaire Territorial récent faisant face à de nombreux défis, tant politiques que pragmatiques. La question posée ici est celle des volontés et des aspirations à la transition depuis un bassin de production, avec les offres et les demandes qui sont les siennes (Vandenbroucke et al., 2019). L’hypothèse principale sur laquelle repose ce travail, est celle de l’existence de leviers à une transition territorialisée, inclusive et globale -par opposition à des alternatives au système dominant, restant à sa marge (Maréchal et al., 2018 ; Galliano et al., 2017), à trouver dans les bassins même de production du système alimentaire d’aujourd’hui. Ce travail vise également à apporter des éléments de redéfinition de ces agricultures « ordinaires », de leurs espaces, des habitants qui les vivent, au regard du paradigme de transition qui nous occupe aujourd’hui. Enfin, il pose la question du degré de « radicalité » nécessaire à ces politiques de transition, entre préoccupations environnementales, économiques, politiques et sociales, pour la production d’une ressource territoriale ancrée, appropriée et pluraliste.