Prolonging and extending suspicion.: Categorizations and police use of the French DNA database Durabilité et extension du soupçon: Catégorisations et usages policiers du fichier d’empreintes génétiques en France En Fr

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2018

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Résumé En Fr

Use of DNA databases by the police and justice system has risen spectacularly in many countries, particularly in France with the Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) [National Automated DNA Database]. In this context, this article analyzes the relationships between the categorization of criminal perpetrators and suspects, forms of knowledge, and the inter- and intra-institutional power relations related to this use. Our study is based on in-depth semi-structured interviews (N=24), mainly with police officers and gendarmes directly involved in these practices, and on analysis of documents (legal texts, ministerial reports, press articles, etc.). After having presented the techno-scientific and legislative context in which these changes took place, we show, on the one hand, the porosity between the categories of perpetrators, suspects, and potential perpetrators, and, on the other hand, the formation of different kinds of suspect bio-identities. We also show that these processes are informed by four logics: 1) a logic of supposed crime prevention by identifying perpetrators as soon as possible; 2) an inter-institutional logic that favors the police over the justice system; 3) an intra-institutional logic linked to professional performance; 4) a probabilistic logic of elucidation aimed at helping police investigations, sometimes based on empathy vis-à-vis the victims. These different logics are interconnected and converge to prolong suspicion and extend the scope of the database.

L’usage des banques de données génétiques dans le monde de la police et de la justice connait un développement spectaculaire dans de nombreux pays, notamment en France avec le Fichier national automatisé des empreintes génétiques. Dans ce contexte, cet article analyse les relations entre catégories d’identification d’auteurs et de suspects d’infraction, formes de savoir et rapports de pouvoir inter- et intra-institutionnels liés à cet usage. Notre étude est fondée sur des entretiens semi-directifs approfondis (N = 24), principalement avec des policiers et des gendarmes directement impliqués dans ces pratiques, et sur l’analyse de documents (textes juridiques, rapports ministériels, articles de presse, etc.). Après avoir présenté le contexte technoscientifique et législatif qui préside à ces évolutions, nous montrons d’une part la porosité des catégories d’auteurs d’infraction, de suspects et d’auteurs potentiels, d’autre part la formation de bio-identités de suspects sous diverses formes. Nous montrons également que ces processus s’articulent à quatre logiques : 1) une logique de prévention supposée des infractions par repérage des auteurs le plus tôt possible ; 2) une logique inter-institutionnelle en faveur de la police par rapport à la justice ; 3) une logique intra-institutionnelle liée à la performance ; 4) une logique probabiliste d’élucidation visant à aider les enquêtes policières sur des bases parfois empathiques vis-à-vis des victimes. Ces différentes logiques sont imbriquées et convergent vers une durabilité du soupçon et une inclusion élargie au fichier.

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