25 juillet 2017
HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société - notices sans texte intégral
Myriam Chimènes, « "La musicologie française est une grande blessée". La lente institutionnalisation de la discipline en France au début du XXe siècle », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société - notices sans texte intégral, ID : 10670/1.40e432...
La carrière française de la musicologie (souvent synonyme d'histoire de la musique) est indissociable de ses lieux d'enseignement et de recherche et de la personnalité de ceux qui l'ont forgée. L'Université de Strasbourg fut la première à faire place à l'enseignement de la musicologie – c'était en 1872, l'Alsace était allemande. La même année, l'histoire de la musique faisait son entrée au Conservatoire de Paris. Une chaire d'histoire de la musique fut créée en 1903 à la Sorbonne pour Romain Rolland et l'Institut de musicologie, rattaché à la Faculté des lettres et sciences humaines de Paris fut fondé en 1951 par Paul-Marie Masson, à son tour titulaire de cette chaire. La musicologie n'a alors d'autre statut que celui d'un enseignement complémentaire optionnel. Ce n'est qu'en 1969 que la musique fait son entrée à l'Université à l'égal des autres disciplines. Une chaire d'histoire de la musique fut créée en 1904 au Collège de France pour Jules Combarieu qui l'occupa jusqu'à 1910. Il n'eut pas de successeur jusqu'à la création en 1976, sur proposition de Michel Foucault, d'une chaire pour Pierre Boulez. La musicologie est également enseignée à l'École pratique des Hautes Études (IVe section) et à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. La musicologie n’a fait son entrée au CNRS que dans les années cinquante.