2016
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Marisa Fiumanò, « L'inconscient, c'est le social : Désir et jouissance chez nos contemporains », Humus - subjectivité et lien social, ID : 10670/1.4171xb
En s’appuyant sur l’aphorisme de Lacan : « L’insconscient, c’est le social », Marisa Fiumanò explore les difficultés et le dérives de la jouissance dans nos sociétés démocratiques et libérales, égalitaires et individualistes, sexuellement désinhibées mais apathiques, et interroge la place de la psychanalyse. A travers son enquête sur le mal-être d’une époque, elle montre que le gouvernail social est pointé vers une direction – jouir à tout prix – insoutenable pour l’économie psychique. Le psychanalyste ne peut qu’être engagé tant dans le déchiffrage de la contemporanéité que dans le soutien du désir de ses patients. Cette tâche délicate doit tenir compte de la jouissance du corps, de ses demandes pulsionnelles, sans pour autant annuler la subjectivité, boussole psychique qui gouverne nos existences et en empêche la dérive. Le psychanalyste, dans l’application de son savoir à la lecture du social, sollicite la collaboration du politicien auquel sont confiées la distribution et la gestion des jouissances. La psychanalyse et la politique, toutes deux aux prises avec un « impossible » comme le soutenait Freud, devraient pouvoir collaborer l’une avec l’autre. Toutes deux ont à faire avec l’insatisfaction structurale qui habite le cœur des hommes et anime le lien social.