Quelle(s) poésie(s) dans l’œuvre romanesque d'André Dhôtel ?

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Entre 1928 et 1971, André Dhôtel a produit une œuvre romanesque de plus de soixante ouvrages, entre romans et recueils de nouvelles. Mais cette œuvre demeure largement méconnue, et le récit Le Pays où l’on n’arrive jamais, prix Femina 1955, masque l’hybridité et la richesse d’une écriture qui met en partage roman et poésie. Au domaine de la fiction, il faut en effet ajouter des recueils de poésie, des essais et des monographies (sur Rimbaud, sur Jean Follain), et de nombreux textes critiques sur les relations entre poésie et roman, et sur l’œuvre de Rimbaud.La publication d’un essai posthume La Littérature et le hasard (en 2015), de correspondances avec Philippe Jaccottet (en 2008) et Henri Thomas (en 2014), de nombreux entretiens et textes inédits par l’Association des Amis d’André Dhôtel La Route inconnue, l’ouverture du fonds André Dhôtel aux Archives des Ardennes en 2019, ainsi que les travaux universitaires consacrés au romancier depuis la fin du XXe siècle, confirment la polarisation de la poésie à la fois dans la réflexion du romancier et dans sa création romanesque. Saisir l’éphémère, l’impossible, et l’insignifiance, percevoir le surgissement de la beauté des lieux indéterminés et des êtres dans la banalité du quotidien : pour les personnages dhôteliens coutumiers de l’égarement géographique, de la marginalité sociale, du mensonge, mais aussi de la rêverie et de l’humour, ce sont autant de ravissements qui peuvent relever de l’expérience poétique, et inviter à la révélation d’un autre monde (insaisissable), toujours proche du merveilleux.