« Sur la cendre et avec le cilice » : Ornementation rhétorique et pudeur philosophique à l’âge carolingien

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2016

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Philippe Richard, « « Sur la cendre et avec le cilice » : Ornementation rhétorique et pudeur philosophique à l’âge carolingien », Revue des sciences philosophiques et théologiques, ID : 10670/1.421bc2...


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Résumé En Fr

In opposition to its modern transpositions, medieval hagiography seems indeed to be « the sister of barbaric art tantalizing illuminators and glassblowers » (Huysmans). The contempt of the body that can emerge reveals in truth a phenomenological interest for the principle of resistance towards this same body, the sometimes indeed paradoxical frame of an abandoned flesh, but a keenly operative receptacle for an incoming transcendance. Alcuin’s hagiographical work, in a remarkable feit of modest rhetoric, teaches us here that the body is certainly affected by gravity but it allows the being to understand his or her self (the awareness that a being needs to elevate him/herself to God is only reached if the body has first patiently explained what is spatiality). The specific literary composition of the Vita Richarii employs the same notion of distance, spatio-temporal form of feeling, in order to stage it.

À rebours de ses transpositions modernes, l’hagiographie médiévale semble bien être « la sœur de l’art barbare et charmant des enlumineurs et des verriers » (Huysmans). Le mépris du corps qui peut en effet s’y rencontrer manifeste en vérité un intérêt phénoménologique pour le principe de résistance de ce même corps, support certes parfois paradoxal d’une chair abandonnée mais réceptacle fort opérant d’une advenue de la transcendance. L’œuvre hagiographique d’Alcuin, en une remarquable rhétorique de la pudeur, nous enseigne ici que le corps relève bien de la pesanteur mais permet aussi à l’être de se comprendre (la conscience que possède un sujet de devoir s’élever vers Dieu n’étant possible qu’à condition que le corps lui ait d’abord patiemment enseigné ce qu’il en est de la spatialité). La propre composition littéraire de la Vita Richarii se sert ainsi de la notion même de distance, forme spatio-temporelle du sentir, pour le mettre en scène.

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