27 octobre 2022
HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société - notices sans texte intégral
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Julien Antouly et al., « Comment (ne pas) penser la paix en Afrique ? Les bienfaits de l’économie de la crise et ses marchands de solutions », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société - notices sans texte intégral, ID : 10670/1.42b9b7...
Cette communication propose de revenir sur la définition contextuelle de la « crise » au Mali, pour en examiner son potentiel conceptuel, sa force politique et sa performativité. Il s’agira de décrypter la rhétorique des agences internationales, qui semblent évoquer moins la crise que la post-crise. Ce faisant, elles produisent une fiction qui tend à se substituer au réel, comme s’il fallait éviter de penser la crise en sautant une case pour en arriver directement à la paix. Ces professionnels de la crise sont multiples et de nature diverse (ONU, Missions de maintien de la paix, coopérations bilatérales, CEDEAO, monde de l’expertise…). Ils prônent et expérimentent des dispositifs institutionnels (« modèles voyageurs », opérations militaires, réorganisations régionales…) qui s’appuient sur des techniques opérationnelles (renforcement des capacités, instances de dialogues…), mais dont l’efficacité paraît pour le moins limitée. On se demandera alors si ces acteurs qui font système ne réalisent pas là, consciemment ou non, un passage de l’« économie de la guerre », avec ses marchands de canons, à l’« économie de la crise », avec ses marchands de solutions, sans pourtant que la paix ne soit véritablement envisagée comme l’une d’entre elles.