2001
Cairn
Stéphane Füzesséry, « L'emblème et le symbole : Un siècle d'imageries cinématographiques de la porte de Brandebourg », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, ID : 10670/1.42hewl
Les imageries cinématographiques de la Porte de Brandebourg au 20e siècle, par la réitération constante de certains motifs, s’inscrivent de plain-pied dans l’imaginaire collectif. Elles empruntent essentiellement deux formes : certaines images récurrentes (l’arc de triomphe des pouvoirs d’essence militaire, la ruine – témoin du chaos moral et matériel en 1945 –, le symbole partagé du désir d’unité après 1961) ne sont que de simples retranscriptions cinématographiques de représentations forgées ailleurs, par les événements, les pratiques ou les arts. D’autres images en revanche (le goulet d’étranglement – reflet ironique de l’accession de Berlin au rang de métropole mondiale –, l’étalon visuel du gigantisme architectural national-socialiste ou encore le mirador dans la ville divisée) tirent leur substance même des procédés d’écriture cinématographique. Ces dernières offrent de la Porte de Brandebourg des représentations inédites qui influencent à leur tour les pratiques et les autres formes d’expression.