2023
Cairn
Bruno Legendre et al., « Devenir des greffons rénaux refusés : expérience du centre de transplantation du CHU de Rennes », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.42smsn
Introduction. Dans un contexte de tension sur le nombre de greffons rénaux disponibles comparé au nombre nécessaire, les pratiques de refus des greffons du centre de transplantation rennais ont été évaluées. Matériels et méthodes. À partir du registre national CRISTAL, les donneurs complètement refusés par notre équipe (aucun rein accepté pour aucun receveur rennais) entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2015 ont été identifiés. Le devenir de ces greffons refusés (éventuelle greffe dans un autre centre), les données des receveurs (rennais et des autres centres) et les données des donneurs (refusés puis finalement acceptés) ont été extraits.Le devenir des receveurs (rennais et des autres centres) a été comparé : survie du greffon (censurée sur le décès) et du patient (non censurée sur l’arrêt de fonction). Le score KDPI ( Kidney Donor Profile Index) a été calculé et son intérêt étudié. Résultats. Parmi les 203 donneurs refusés, 172 (85 %) ont permis une transplantation dans un autre centre, dont 89 % de greffons fonctionnels à un an. En analyse univariée, les receveurs rennais greffés après un refus avaient une meilleure survie greffon (censurée sur le décès) que les receveurs greffés dans un autre centre avec le greffon refusé (p < 0,001). La principale limite de cette analyse est la non-comparabilité des groupes. Le score KDPI était significativement associé à la survie greffon (censurée sur le décès).Parmi les 151 patients rennais qui ont eu un refus, 3 % étaient toujours sur liste d’attente à l’issue de la période d’observation, les autres passaient un temps médian supplémentaire en dialyse de 220 jours (Q1-Q3 81-483). Conclusion. Les receveurs rennais greffés après un premier refus semblent avoir une meilleure survie du greffon (censurée sur le décès) que les receveurs des autres centres greffés avec les greffons refusés. C’est à mettre en balance avec le temps supplémentaire en dialyse, voire le risque de non-greffe.