Les « Argiles de Saïda » : faciès flyschoïde du Callovo-Oxfordien du sillon tlemcénien (Ouest algérien) ; stratonomie, environnement, interprétation et évolution paléogéographique

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1978

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Serge Elmi et al., « Les « Argiles de Saïda » : faciès flyschoïde du Callovo-Oxfordien du sillon tlemcénien (Ouest algérien) ; stratonomie, environnement, interprétation et évolution paléogéographique », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon, ID : 10670/1.43u67y


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Les « Argiles de Saida » constituent une formation argilo-gréseuse qui s'est déposée dans le sillon tlemcenien au cours du Callovien et de l'Oxfordien (de la fin du Callovien inférieur au milieu de l'Oxfordien). Elles correspondent à une sédimentation à caractère rythmique bien marqué. La rythmicité est liée aux variations spatio-temporelles dans les apports terrigènes ; elle est aussi contrôlée par des mouvements épéirogéniques. L'association de figures de semelle, de glissements synsédimentaires et d'un granoclassement atypique prouve l'action de courants de turbidité déclenchés par la remobilisation de vastes corps sableux accumulés sur la bordure méridionale du sillon ; leur mise en mouvement, due à des déséquilibres gravitaires, est souvent facilitée par une forte activité tectonique essentiellement distensive, mais pouvant être compressive surtout à la fin de l'épisode argilo-gréseux. L'organisation des séquences montre une évolution depuis un pôle gréseux (matériel terrigène) jusqu'à un dépôt calcaire souvent riche en manifestations stromatolitiques (matériel « autochtone »). La succession des mégaséquences illustre l'opposition entre des phases d'enfoncement prépondérant (grès abondants) et des périodes de comblement dominant (nombreuses passées calcaires). Les grandes passées argileuses correspondent à des équilibres précaires entre la subsidence et les apports. Dans l'ensemble de la région étudiée en détail (des confins algéro-marocains jusqu'à la région de Tiaret), on constate une tendance régulière vers un approfondissement progressif jusqu'à l'Oxfordien inférieur. Puis la sédimentation semble l'emporter ; le sillon se comble peu à peu sous l'effet d'une cicatrisation d'origine probablement tectonique. Cette dernière marque la fin de l'histoire commune entre domaine tlemcenien et domaine tellien. La ségrégation est alors franche entre la future chaîne alpine (Tell) et son avant-pays atlasique. L'instabilité tectonique générale qui est ainsi mise en évidence participe à l'évolution conduisant à la phase « éocrétacée » de l'orogenèse atlasique. Tout se passe comme si ce paroxysme était précédé par le dépôt de formations sédimentaires d'abord flyschoïdes (« Argiles de Saïda ») puis paraliques (« Grès de Bou Médine ») dont on trouve les équivalents à Cuba (formation de San Cayetano) dans le domaine caraïbe qui va aussi subir une importante tectogenèse au début du Crétacé.

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