2014
Cairn
Pierre Kopp et al., « L'introduction de Free sur le marché des mobiles : essai d'analyse coûts-bénéfices », Revue d'économie politique, ID : 10670/1.448865...
L’autorité de la concurrence (ARCEP) a autorisé en 2011 l’introduction d’un quatrième opérateur de communications mobiles (Free) aux côtés d’Orange, SFR et Bouygues. L’accroissement du nombre d’acteurs devait améliorer l’efficience du secteur en renforçant la concurrence. Ce choix a été contesté par Deffains [2012] qui a montré que l’introduction de Free s’accompagnerait de la destruction de 50 000 emplois. A contrario, Thesmar et Landier [2012] attendaient de cette mesure la création nette de 16 000 à 30 000 emplois. Ces études ne s’intéressent qu’à l’effet sur l’emploi. Nous menons ici une analyse coût-bénéfices qui prend en compte toutes les conséquences de cette mesure, pour le consommateur, les entreprises et pour les finances publiques. L’arrivée de Free s’est traduite par un gain annuel d’environ 1,2 milliard d’euros pour les consommateurs. Ce gain est compensé par une perte d’un montant un peu plus élevé pour les producteurs. Mais il s’accompagne d’une perte annuelle d’environ 0,4 milliard pour les finances publiques. Au total, la décision politique prise apparaît regrettable. On examine aussi les raisons pour lesquelles, dans le secteur considéré, un renforcement de la concurrence n’est pas forcément bénéfique.