Récit numérique et temporalité

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28 mai 2024

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Serge Bouchardon et al., « Récit numérique et temporalité », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.449cc5...


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Résumé En Fr

Selon Paul Ricœur, « Le temps devient temps humain dans la mesure où il est articulé de manière narrative ; en retour le récit est significatif dans la mesure où il dessine les traits de l’expérience temporelle » (Ricœur, 1985). Le récit est, selon cette perspective, notre outil principal pour nous situer dans le temps – et pour situer le temps en nous. Par ailleurs, selon Bruno Bachimont, le numérique peut être caractérisé comme un « outil de déconstruction phénoménale de la temporalité » (Bachimont, 2010). Il se traduit en effet par deux tendances : le calcul temps réel, donnant l’impression d’immédiateté ; l’universalité de l’accès, donnant l’impression de la disponibilité. Le numérique, dans sa disponibilité et son immédiateté, aboutirait ainsi à un présent permanent, sans écoulement temporel.Que se passe-t-il donc lorsque le numérique rencontre le récit, lorsque l’on combine cette technologie et ce mode de discours qui se révèlent être en tension ? Récit numérique semblerait ainsi n’être rien moins qu’un oxymore. Pourtant celui-ci existe et prolifère même, sous des formes et approches diverses. Quelles expériences temporelles ces nouvelles formes de récits numériques construisent-elles ? Quelles nouvelles formes de récit, ou même quel nouveau concept de récit, ces nouvelles expériences temporelles construites à l’aide du numérique proposent-elles ?En s’appuyant sur trois exemples différents, un jeu narratif pour smartphone reposant sur des notifications, un récit sur le web basé sur un flux de données en temps réel, ainsi que le phénomène des stories proposées notamment par Instagram et Facebook, cet article se penche sur les rapports entre récit numérique et temporalité et sur le devenir du récit avec le numérique.

Selon Paul Ricoeur, « Le temps devient temps humain dans la mesure où il est articulé de manière narrative ; en retour le récit est significatif dans la mesure où il dessine les traits de l'expérience temporelle » (Ricoeur, 1985). Le récit est, selon cette perspective, notre outil principal pour nous situer dans le temps -et pour situer le temps en nous. Par ailleurs, selon Bruno Bachimont, le numérique peut être caractérisé comme un « outil de déconstruction phénoménale de la temporalité » (Bachimont, 2010). Il se traduit en effet par deux tendances : le calcul temps réel, donnant l'impression d'immédiateté ; l'universalité de l'accès, donnant l'impression de la disponibilité. Le numérique, dans sa disponibilité et son immédiateté, aboutirait ainsi à un présent permanent, sans écoulement temporel. Que se passe-t-il donc lorsque le numérique rencontre le récit, lorsque l'on combine cette technologie et ce mode de discours qui se révèlent être en tension ? Récit numérique semblerait ainsi n'être rien moins qu'un oxymore. Pourtant celui-ci existe et prolifère même, sous des formes et approches diverses. Quelles expériences temporelles ces nouvelles formes de récits numériques construisent-elles ? Quelles nouvelles formes de récit, ou même quel nouveau concept de récit, ces nouvelles expériences temporelles construites à l'aide du numérique proposent-elles ? En s'appuyant sur trois exemples différents, un jeu narratif pour smartphone reposant sur des notifications, un récit sur le web basé sur un flux de données en temps réel, ainsi que le phénomène des stories proposées notamment par Instagram et Facebook, cet article se penche sur les rapports entre récit numérique et temporalité et sur le devenir du récit avec le numérique.

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