14 octobre 2021
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James Dalrymple, « Focalisation, fuite et flânerie : How Late it Was, How Late de James Kelman et le roman policier », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/ebc.12534
Cet article analyse le roman de James Kelman, How Late It Was, How Late (1994), à travers le prisme du roman policier et de la figure du flâneur. Le roman tourne autour de Sammy, un criminel glaswegien qui a un penchant pour la flânerie (« wandering ») et qui perd la vue après une rencontre violente avec la police. Nous explorons comment l’aveuglement de Sammy peut être considéré comme emblématique de la dépossession vécue par les personnes marginalisées de la classe ouvrière, surveillées à tout moment par l’état. Nous constatons que la focalisation interne sur Sammy, selon laquelle nous semblons habiter son point de vue sans avoir un accès complet à ses secrets, implique le lecteur dans les mêmes systèmes de surveillance auxquels Sammy cherche à s'échapper. En outre, en explorant la manière dont le langage est contrôlé et dicté par l'état, le roman semble anticiper certaines des controverses qui ont accompagné sa victoire au Booker Prize, notamment en ce qui concerne sa démotique urbaine et le milieu défavorisé auquel se déroule le récit. Sammy est un flâneur aveugle piégé dans une société carcérale kafkaïenne qui a transformé les rues de la ville, autrefois familières, en labyrinthe. Nous constatons donc que How Late It Was, How Late est moins une œuvre de réalisme urbain qu’une réécriture autoréflexif du roman policier.