2018
Cairn
Fabrice Dambrine, « Analyse micro-économique de l’intégration des EnR électriques intermittentes dans un système de production électrique », Annales des Mines - Responsabilité et environnement, ID : 10670/1.44tkph
Les politiques publiques menées depuis une vingtaine d’années en France et en Europe conçoivent essentiellement la transition électrique comme le remplacement de centrales thermiques (à combustibles fossiles et nucléaire) par de nouveaux moyens de production renouvelables, essentiellement éoliens et photovoltaïques. La question est donc de savoir jusqu’où l’on peut aller dans la pénétration de ces moyens de production dans le mix électrique sans remettre en cause les fondements de la politique énergétique que sont la sécurité d’approvisionnement électrique, l’accès à l’électricité à un coût raisonnable et la protection de l’environnement. Si l’on aborde la question au premier degré, c’est-à-dire uniquement en termes de coûts de production des MWh, on est tenté de croire que la transition électrique se fera naturellement, puisque les coûts de production de l’électricité éolienne et photovoltaïque baissent régulièrement, jusqu’à devenir aujourd’hui compétitifs par rapport à ceux des autres moyens de production. Mais ce serait oublier la limite physique intrinsèque de ces productions, à savoir qu’elles sont fatales et non pilotables. En sorte que pour assurer la sécurité de l’approvisionnement électrique, il faudra toujours conserver « en réserve » des installations pilotables capables de répondre à la demande des consommateurs.