15 juillet 2024
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Adam Riekstins, « Music, Memory and Metaphysical Odyssey: How Joyce Composes Readers and Text in “Sirens” », Textes et contextes, ID : 10670/1.454745...
: Dans le onzième épisode (dit des « Sirènes ») d’Ulysse, de James Joyce, l’auteur démontre sa maitrise de la narration musicale et mémorielle en brisant le mur rhétorique et en inscrivant le lecteur dans le texte. À travers la structure et le style de cet épisode, le lecteur est projeté dans le rôle d’Ulysse : il est attaché au mât du navire (traitement en parallèle), fixé par une corde (esthétique du différé / parallaxe), et envoûté par les sirènes (musique et mémoire). Le fait d’interpréter le lecteur comme un personnage intégré dans le texte nous permet de déceler de nouvelles relations cognitives et littéraires entre le lecteur et un texte caractérisé par des techniques d’écriture d’inspiration musicale. Ces nouvelles modalités de lecture se révèlent à travers l’étude du rôle des soixante-trois premières lignes dans la construction de l’épisode dans son ensemble, et du rôle des « Sirènes » dans la construction de l’œuvre dans son ensemble. Le lecteur doit alors impérativement adopter une attitude élastique afin d’accéder au contexte complet des allusions et des connotations. De plus, j’étudie la façon dont le caractère local ou non-local des répétitions se traduit par la linéarité ou non-linéarité de l’interprétation cognitive. À l’aide du concept de « l’esthétique du différé » formulé par Hugh Kenner, et de l’étude du « traitement en parallèle » réalisée par Patrick Colm Hogan, je mettrai en évidence le lien indivisible entre le rôle de la musique et celui de la mémoire à l’intérieur de l’épisode des « Sirènes », ce qui me mènera à montrer comment un jeu de nature rhétorique s’établit entre le lecteur et le texte. À travers la mise en musique d’échos textuels que réalise Joyce à travers l’architecture de cet épisode, le lecteur endosse le rôle de parodie métaphysique d’Ulysse, et vogue à travers une mer peuplée de Sirènes nageant vers leur propre port d’attache.