What future for electric scooters? Quel avenir pour les trottinettes électriques ? En Fr

Résumé En Fr

The electric scooter, known for its fun, compact, design and affordability, seemed set for significant growth. However, its sales in France have sharply declined over the past two years (-25%). This raises the question: is this decline due to temporary circumstances or more fundamental issues? While factors such as a post-pandemic fad and decreasing purchasing power may contribute, they appear insufficient to explain the trend. This article investigates the deeper structural issues using two analytical tools: 1/ The concept of modal system, which allows for the analysis of the evolutionary dynamics of a given mode of transport; 2/ A comparison between e-scooters and competing modes of transport, particularly bicycles. Our analysis reveals that structuring a robust "e-scooter system" is quite challenging. E-scooter users often demand unrealistic freedom of use despite their vulnerability to accidents. The technical attributes of e-scooters render them inherently unsafe, and the available infrastructure for their use is limited. Moreover, regulations are becoming increasingly stringent, even though France remains one of the more lenient countries in Europe. Safety concerns continue to emerge as a key issue. The article delves into this aspect, highlighting the alarming frequency of e-scooter accidents, including numerous solo falls and faceplants. While it remains challenging to quantify precisely, the risk associated with e-scooter use appears to be three times higher than that of bicycles. Additionally, due to their largely passive usage, e-scooters present a negative public health impact. Nevertheless, they are likely to sustain and even grow in specific niches when alternatives like cars, public transport, or walk-ing are less appealing, or when securely parking or transporting a bicycle becomes problematic.

La trottinette électrique (TE), ludique, peu encombrante et bon marché, serait promise à un essor radieux. Pourtant, ses ventes en France sont en déclin notable depuis deux ans (- 25 %). S’agit-il d’une baisse conjoncturelle ou structurelle ? Les raisons conjoncturelles – un engoue-ment qui retomberait après la crise sanitaire et un pouvoir d’achat en baisse – paraissant insuffisantes, l’article explore les raisons structurelles en utilisant deux outils : 1/ le concept de système modal qui permet d’analyser ce la dynamique d’évolution d’un mode de déplacement et 2/ la comparaison entre la trottinette et les modes avec lesquels elle est directement en concurrence, en particulier le vélo. Les résultats de l’analyse montrent que la structuration du « système TE » est bien difficile. Les utilisateurs de trottinettes électriques réclament une liberté d’usage irréaliste car accidentogène. De par ses caractéristiques techniques, la trottinette est un véhicule intrinsèque-ment peu sûr. Le réseau ouvert à l’usage des TE est nécessairement assez limité. Et la réglementation est de plus en plus contraignante, même si la France reste le plus laxiste des pays européens. À chaque fois, les questions de sécurité reviennent comme un facteur crucial. L’article examine alors particulièrement cette question. Le tableau clinique des accidents en trottinette est particulièrement inquiétant avec de nombreuses chutes seul et face contre terre. S’il est encore difficile à calculer en valeur absolue, le taux de risque apparaît selon nos estimations trois fois supérieur à celui du vélo. Enfin, du fait de son caractère quasi passif, la TE a un bilan de santé publique fortement négatif. Néanmoins, la TE devrait conserver et même développer quelques niches, chaque fois que les alternatives automobile, transport public ou marche ne sont pas attractives ou qu’il est difficile de stationner un vélo en sécurité ou de le transporter.