De l'arrangement au divorce : Une pratique de justice islamique au Burkina Faso

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Au Burkina Faso, parmi la multiplicité des instances informelles de règlement des conflits, les espaces islamiques de conciliation occupent une place non négligeable et paradoxalement peu visible. Cet article examine les formes de justice islamique pratiquées dans un pays où l’islam est pluriel. Il montre que les autorités islamiques en charge de la résolution des conflits de famille font preuve d’une grande capacité à conjuguer les normes islamiques avec les pratiques locales et les demandes des justiciables. Ainsi, dans les milieux ruraux soufis, la notion appelée sulufu exprime la nécessité de privilégier le principe de conciliation à l’amiable en s’écartant des lectures littéralistes du Coran. En ville, cette importance donnée à l’ « arrangement » constitue un frein pour les couples souhaitant divorcer. En effet, les élites islamiques s’accordent pour reconnaître que le droit islamique autorise le divorce, tant pour les hommes que pour les femmes, mais dans les faits, elles se refusent à le cautionner. Ceci révèle la force de l’injonction sociale quant au mariage et à la pérennité du couple.

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