Women’s development organisations in rural areas of Tunisia: rethinking support to strengthen their autonomy

Résumé En Fr

Women’s development organisations in rural areas of Tunisia were first created in the early 2010s, since when their number has increased steadily. These organisations have received wide-ranging support from public and non-governmental development actors, which has helped them develop but has also compromised their autonomy, i.e. their capacity to fix objectives on their own and to contact other actors only when needed to achieve their objectives. The present study analyses the development trajectory and autonomy of women’s development organisations in Siliana Governorate. Most of the activities of the nine organisations studied concern the collective production and marketing of a variety of products related to animal breeding, food, and handicrafts. Since their creation, most organisations have increased their number of members and their range of activities. In a workshop in which presidents of these organisations, their members, and administrative support staff took part, participants pointed out that the members’ technical and management skills, their willingness and ability to organise collective action play a key role in ensuring the autonomy of the organisations. Analysing the autonomy of women’s development organisations − particularly in close collaboration with their members − is a complementary approach to the one focused on solving the often-material constraints that hamper their development. This complementary approach will help focus on how to strengthen their capacity to be in the driver’s seat in defining their goals and strategies and to become fully-fledged partners of support organisations.

Les organisations féminines de développement dans les zones rurales de Tunisie ont été créées au début des années 2010 et leur nombre n’a cessé d’augmenter depuis. Ces organisations ont bénéficié d’un large soutien de la part des acteurs de développement publics et non-gouvernementaux. Cela les a aidées à se développer mais a également pu fragiliser leur autonomie, c’est-à-dire leur capacité à fixer leurs propres objectifs et à ne contacter d’autres acteurs que lorsque cela est nécessaire pour atteindre leurs objectifs. La présente étude analyse la trajectoire de développement et l’autonomie d’organisations féminines de développement dans le gouvernorat de Siliana. Les activités des neuf organisations étudiées sont principalement liées à la production collective et à la commercialisation d’une variété de produits liés à l’élevage, à l’alimentation et à l’artisanat. La plupart des organisations ont augmenté leur nombre de membres et l’étendue de leurs activités depuis leur création. Lors d’un atelier réunissant les présidentes de ces organisations, les membres et le personnel des administrations d’appui, les participants ont souligné que les compétences techniques et de gestion des membres, ainsi que la volonté et la capacité des membres à organiser des actions collectives, sont essentielles pour atteindre l’autonomie de ces organisations. Analyser l’autonomie des organisations féminines de développement − et surtout le faire avec leurs membres − peut fournir une approche complémentaire à celle qui se concentre sur la résolution des contraintes, souvent matérielles, qui entravent leur développement. Cette approche complémentaire peut aider à se concentrer explicitement sur la manière de renforcer leur capacité à être aux commandes pour la définition de leurs objectifs et leurs stratégies, et ainsi à devenir des partenaires à part entière des organisations d’appui.