À qui la faute ?

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2017

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Topique

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Sébastien Chapellon et al., « À qui la faute ? », Topique, ID : 10670/1.4706rv


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Freud a montré qu’une culpabilité inconsciente pouvait préexister à certains actes criminels. Selon lui, le sujet matérialise ainsi une culpabilité diffuse et très intense en la fixant sur un fait réel propre à lui valoir une punition. Toutefois, l’origine de certains crimes doit être située en-deçà de cette question de la culpabilité. À l’instar du cas présenté dans cet article, les sujets utilisent l’acte pour répéter les exactions dont ils ont eux-mêmes été victimes par le passé. Inconsciemment, ils essaient de faire sanctionner après-coup le préjudice qu’ils ont auparavant subi passivement et qu’ils ont incorporé à leur insu. En commettant leur délit, ils mettent sans le savoir en scène une position de victime qui n’a pas été reconnue en tant que telle. Seule la maîtrise active par l’acte semble permettre à ces sujets de renouer avec l’expérience insupportable de leur passivité de jadis. Ils défléchissent ainsi vers le dehors un noyau traumatique dont l’existence leur demeure inconnue. La procédure judiciaire joue en conséquence un rôle clef en permettant à ces sujets de se réapproprier les éléments traumatiques de leur histoire.

Freud demonstrated that an unconscious sense of guilt could pre-exist some criminal acts, arguing that the subject thereby materialises an overriding, generalised sense of guilt by anchoring it in an actual fact worthy of punishment. However, the origin of certain crimes must be situated beneath the question of guilt. As the clinical case described in this paper clearly shows, some subjects use their own criminal acts to play out abuse suffered in the past, in an unconscious attempt to have the harm done to them, maltreatment of which they were the passive victims and that have unwittingly incorporated, punished in retrospect. In committing their crime, they unknowingly stage a victim who has never received recognition as such. Only the active control exerted through their criminal acts seems to enable these subjects to reconnect with the unbearable experience of their former passivity. They thus find a means of deflecting away from themselves a trauma whose existence remains unknown to them. Legal proceedings play a key role, by enabling these subjects to re-appropriate traumatic elements from their own history.

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