L'ouvrier en personne, une irruption dans le cinéma documentaire (1961-1974)

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2009

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Nicolas Hatzfeld et al., « L'ouvrier en personne, une irruption dans le cinéma documentaire (1961-1974) », Le Mouvement Social, ID : 10670/1.47s70p


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Au cours des années 1960, considérées comme l’apogée de l’ouvriérisation de la société française, les représentations cinématographiques des ouvriers connaissent des ruptures significatives. Le changement ne vient pas des œuvres de fiction qui négligent généralement ce thème mais du film documentaire. Des cinéastes s’emploient à mettre au point une technique à base de caméra légère et de son synchrone, et mènent une réflexion sur la production d’un son, et particulièrement d’une parole, saisi directement dans les scènes filmées. Cette combinaison met en cause la tradition du documentaire, encombrée de matériels lourds et de coûts élevés, dépendante des financements institutionnels. Tandis que jusque-là les ouvriers faisaient office de figurants dans des films vantant la performance industrielle, le nouveau cinéma documentaire fait surgir des personnes à la fois banales et singulières. Leur parole en direct, prise ici dans les usines automobiles encore chargées d’une aura positive, provoque un puissant effet de vérité et fait perdre leur lustre aux Trente glorieuses. Après 1968, un nouveau courant, parmi les cinéastes, les critiques et les spectateurs de ce genre de films tend à faire de ces personnages des figures politiques et à attribuer à leur parole une fonction contestataire.

During the 1960’s, while the importance of working class in the French society reaches its peak, the cinematographic representation of workers is significantly transformed. This change occurs in documentary pictures and not in fiction dramas which generally neglect this theme. Some filmmakers develop new techniques based on light cameras and synchronous sound, and use them to capture words directly taken in the filmed scenes. This new way of filming shakes up the documentary tradition hampered by heavy equipments and relatively high costs, thus depending on institutional funds. Until then, the workers served as extras in motion pictures praising the industrial performance of firms. The new documentaries reveal individuals, both common and singular. Their live words, shot in still positively considered automobile plants, cause a strong impression of truth and contradict the enchanted image of the post-war decades. After 1968, a new trend among filmmakers, critics and spectators, tends to present these characters as political figures, giving their expression an anti-establishment role.

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