2003
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Franco Morenzoni, « La Vie d'Edouard le Confesseur d’Alexandre d’Ashby », Civilisation Médiévale, ID : 10670/1.48avmg
À la tête du prieuré augustinien d’Ashby, près de Northampton, Alexandre a laissé une œuvre en prose et en vers assez considérable mais en grande partie encore inédite. Ses écrits portent aussi bien sur la prédication que la méditation, l’histoire biblique ou l’hagiographie. Divisé en deux livres, le Festivalis propose une bonne cinquantaine de Vies de saints en latin et en vers. Sans qu’on puisse davantage préciser la date de composition, le recueil a certainement été rédigé après 1174 et avant 1208, date la plus probable de la mort d’Alexandre d’Ashby. Dans le premier livre, qui suit le calendrier liturgique, Alexandre a inséré une composition pour la fête de saint Thomas Becket qui se résume à quatre vers, alors que pour le second il a rédigé une Vie d’Édouard le Confesseur qui comporte 514 vers. Pourquoi une telle différence de traitement des deux saints canonisés par Alexandre III ? Faut-il voir dans ce choix une prise de position implicite au sujet des relations entre royauté anglaise et église ? Pour rédiger son texte, Alexandre d’Ashby a utilisé une seule source : la Vie d’Édouard rédigée par Aelred de Rielvaux peu avant 1163. Le prieur augustinien a cependant utilisé ce texte de manière très sélective. Il a notamment omis plusieurs épisodes, en a résumé d’autres de manière très considérable et nuancé bien des propos du cistercien. L’examen des différences qui existent entre les deux textes hagiographiques permet ainsi de montrer qu’Alexandre d’Ashby propose un récit de la vie et des miracles de saint Edouard dont la finalité paraît s’éloigner de manière significative de celle de la Vita «officielle ».