2024
Elisabeth Panloups et al., « Architectures domestiques et activités économiques au Néolithique final. L'habitat de Rebreuve-Ranchicourt (Pas-de-Calais) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.48c011...
Nouvelle découverte d'habitat structuré dans la sphère d'influence du complexe culturel de Deûle-Escaut, le site de Rebreuve-Ranchicourt a livré les vestiges de trois bâtiments diachroniques, dont une partie de la chronologie a pu être retracée. La grande particularité de cette occupation est la découverte d'un mobilier riche et varié qui a permis d'engager une réflexion sur la spatialisation des activités au sein et autour de la maison. Cet habitat vient également compléter les informations pour la chronologie interne du Néolithique final. Ainsi le site de Rebreuve-Ranchicourt semble pouvoir se placer dans une étape moyenne du Néolithique final, tel qu'il est actuellement défini, notamment par l'absence d'éléments campaniformes. Ces résultats se heurtent toutefois à des dates chronométriques plus tardives, concordant avec une étape terminale de la fin du Néolithique. D'autres questions, d'ordre géographique, se posent sur l'homogénéité culturelle du Deûle-Escaut. A l'échelle du Nord-Pas-de-Calais, les sites livrant un ou plusieurs plans de bâtiment apparaissent groupés sur deux zones distinctes. Les principaux habitats Deûle-Escaut sont regroupés, comme leur nom l'indique, le long des vallées de la Deûle et de l'Escaut, incluant les vallées secondaires de la Scarpe et de la Sensée. Les sites situés au nord des vallées de la Lys de l'Aa marquent une seconde concentration d'habitats située à environ 40 km au nord-est des sites les plus proches de la vallée de Deûle. La découverte de Rebreuve-Ranchicourt occupe une position géographique un peu particulière, à mi-chemin de ces deux pôles. La comparaison de l'ensemble de ces habitats, localisés sur un très large périmètre, laisse entrevoir des différences au niveau de la culture matérielle, comme les décors céramiques ou la part des matériaux siliceux exogènes, questionnant sur les sphères d'influences et les contacts entre les communautés de la fin du Néolithique.